Vernissage le jeudi
11 juillet à 17h30.
Exposition du mardi 9
juillet au samedi 31 août 2013.
DÉMARCHE ARTISTIQUE
Mon travail pose un
regard sur le passage de l’homme. J’en cherche les réminiscences, les façonne,
en extrait une émotion avec laquelle le spectateur peut s’identifier. Répondant
à mon attrait pour la matière et au plaisir de faire des marques, j’élabore mon
vocabulaire autour d’une forme simple, d’une couleur en aplat et d’un processus
basé sur la répétition du geste.
BRODERIE SUR LIGNES DE CODE
À première vue,
toutes les lignes se ressemblent. Pourtant, lorsqu’on s’en approche, chacune
d’elle dévoile sa construction particulière, livre sa propre poésie. À chacun
revient le plaisir d’imaginer ses secrets et de lui attribuer un sens.
Dans cette nouvelle
série, intitulée « Broderie sur lignes de code », Hélène Latulippe s'intéresse
aux émotions et leurs impacts sur la cartographie de la mémoire.
Inspirée par les
écrits de Joan Gibbons et de Marcel Proust, elle pose un regard sur le cerveau
et sa capacité d’emmagasiner, à travers nos sens, des faits marquants. Pour
formuler ce vocabulaire visuel unique, elle emploie la technique à la cuillère,
méthode lui permettant d’imprimer minutieusement chaque trait sur le papier.
Son geste répétitif nécessite une attention particulière et devient méditatif.
L’artiste créé à la manière d’un rituel. Chaque ligne qu’elle inscrit
représente une phrase de l’histoire. Elle laisse au spectateur le plaisir d’en
être le narrateur.
En observant les
lignes au caractère répétitif, le spectateur prend conscience de la constance
et de l’irréversibilité du temps qui passe. Il réagit à la simultanéité de ses
émotions et aux évènements percutants de sa vie. En examinant de plus près les
inscriptions, il observe qu’elles ne sont pas parfaites, mais difformes et
variables comme notre mémoire. Ces irrégularités le placent devant l’essentiel
: choisir de s’ouvrir pour accéder aux trésors cachés dans ses souvenirs.
Hélène Latulippe
puise dans sa nature sensible et curieuse pour exprimer le côté doux et
réconfortant de la mémoire émotive. Elle tire son inspiration de son intérêt profond
pour la condition humaine et le fonctionnement complexe de la mémoire. Chacune
de ses œuvres nous incite à revisiter nos souvenirs. La série traite également
de l'évolution de l’individu et de son retour à ses instincts. Dans sa dernière
pièce, Ligne de conduite, le papier washi japonais remplace le papier kraft
illustrant la possibilité pour l'homme d'évoluer et de changer en choisissant
de se faire face.
Mirka Parenteau
Historienne de l’art